Dans un arrêt, la Cour Administrative d’Appel de Versailles (CAA de Versailles, 1ère chambre, 11/04/2023, 21VE01948 – société Thifan Industrie) a totalement rejeté la valorisation de dotations aux amortissements de brevets acquis dans le cadre de CIR 2012 , 2013 et 2014 au motif de l’absence d’établissement précis du prorata d’utilisation de ces brevets au titre de la R&D.
Cet arrêt est intéressant car il traite d’un sujet qui l’est rarement et évoque plusieurs propositions de proratisation, malheureusement toutes refusées par l’administration. On peut cependant s’étonner du rejet total de ce poste de dépenses, décidé dans le cadre d’un contrôle général de comptabilité et confirmé par le Tribunal Administratif d’Orléans, alors que :
Le Comité Consultatif du CIR a, lui, admis, sans plus de précision, que « ces brevets ont été utiles à la fois à la commercialisation de produits et aux opérations de recherche et de développement ».
Les 10 brevets en question ont été cédés en 2009 par l’associé fondateur de la société Thifan Industrie (spécialisée dans la fabrication de munitions pour la chasse) dans le cadre d’une opération juridique où il a aussi cédé toutes ses actions Thifan à la société I’Tech. À ce sujet, l’administration et les cours critiquent :
Que l’entreprise ait valorisé les dotations aux amortissements des 10 brevets, alors que certains sont manifestement dédiés aux activités de production, qu’un brevet a expiré en 2009 et un autre en 2013, ce que la société requérante reconnaît elle-même.
Que l’entreprise ait valorisé 98% des dotations aux amortissements des achats des 10 brevets alors que le dirigeant reconnaissait que « le rachat des brevets était indispensable pour maintenir la production de la société » et que ces brevets, qui se rapportent à des techniques employées pour la fabrication des munitions produites par la société Thifan Industrie, étaient déjà exploités à des fins de production avant la date de leur rachat en 2009, par voie de concession de licence accordée à l’entreprise par l’associé fondateur.
Que l’entreprise n’ait pas la capacité d’attester du « temps d’utilisation » des brevets en question à fins de production ou de R&D, très difficile à faire, aucune des autres méthodes proposées par l’entreprise n’ayant été jugée pertinente par l’administration, que ce soit :
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14/04/2025
03/03/2025
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